Encore appelée bois de reinette, le bois d’arnette a pour nom scientifique dodonaea viscosa. Petit arbre vigoureux ou arbuste buissonnant au port dressé de la famille des sapindaceae, la dodonée visqueuse est originaire des zones côtières des régions tropicales et subtropicales d’Australie. Là-bas, il y pousse dans les fourrés secs et les bois clairs. Utilisé contre de multiples affections et maladies, c’est un arbre aux nombreuses vertus. Comment l’utiliser et dans quelles situations ?
Comment se présente le bois d’arnette ?
Le bois d’arnette est pourvu de feuilles vertes brillantes avec des reflets cuivrés qui sont tantôt simples, tantôt coriaces et persistantes, toutes en longueur. Elles peuvent aussi être courtes ou ovales, avec la partie supérieure plus large que celle inférieure. Les feuilles du bois d’arnette mesurent entre 7 et 15cm, avec des marges ondulées irrégulièrement.
Une de ses variétés, la Purpurea, dispose de feuilles vertes teintées de pourpre qui dévoilent un feuillage d’automne flamboyant. Étant un arbre dioïque, le bois d’arnette dispose de fleurs mâles et femelles portées sur des pieds séparés.
De juin à août, elles sont assez insignifiantes et apétales et groupées en cymes terminales. Ensuite, elles laissent place à des capsules ailées d’environ deux à trois centimètres de diamètre. Très colorées, elles sont alors bien plus décoratives. Elles peuvent être rose à brun rougeâtre, pourpre, brun clair ou encore jaune.

Comment utiliser le bois d’arnette en médecine traditionnelle ?
Le bois d’arnette est employé en médecine traditionnelle. On lui prête des propriétés anti-inflammatoires. Ainsi, on s’en sert contre les rhumatismes ou l’arthrose. C’est aussi un remède contre la goutte. Lorsqu’elles sont mâchées comme le coca, ses feuilles permettraient de guérir les rages de dents.
Aussi bien les écorces, les tiges feuillées que les feuilles de la plante seraient constituées de polyphénols. Il s’agit de tanins catéchiques, de flavonoïdes comme la dihydroxyflavone et la pinocembrine. On y retrouve aussi de la résine mais aussi des proanthocyanidols. Autres constituants, des diterpènes et une huile essentielle composent la feuille de bois d’arnette.
En plus de ses vertus anti-inflammatoires, cette plante serait diurétique, et antirhumatismal. Lorsqu’on fait une décoction de 25 g de feuilles sèches ou 100g de feuilles fraîches dans 1l d’eau bouillante, le bois d’arnette permet d’éliminer les déchets. On lui prête également une légère action hypocholestérolémiante. Il est utilisé pour traiter les ulcères de l’estomac lorsqu’il est associé à d’autres plantes médicinales comme l’ambaville et le bois d’osto.
En usage externe, les feuilles sont efficaces en cataplasmes contre les foulures, entorses, contusions et les rhumatismes. Il faut juste l’appliquer après l’avoir écrasé avec du gros chiendent, du gingembre et du patte poule. Notons que certaines personnes y ont aussi recours en bain tonique et défatiguant.

Le bois d’arnette, l’arme secrète des tisaneurs de par le monde !
Le bois d’arnette est un arbuste pantropical mesurant entre 3 et 4 mètres de haut. La morphologie des feuilles varie en fonction de l’altitude. Par exemple, à l’île de la Réunion, le bois des hauts, croissant de 800 à 1 400 mètres, porte des feuilles grosses et sans odeur. Pendant ce temps, les feuilles du bois des bas sont étroites et allongées. Ces dernières sentent la pomme, ce qui a d’ailleurs valu l’appellation de bois de reinette.
L’autre nom, dodonée visqueuse, pointe le caractère collant de ses feuilles car elles sont recouvertes de résine. Ses usages traditionnels variés sont signalés dès le XIXe siècle. Contre l’angine, la syphilis, ou encore les calculs rénaux et les infections urinaires, on peut aussi s’en servir pour favoriser la digestion et réduire le cholestérol. C’est l’arme secrète des tisaneurs de par les continents.
A l’île Maurice ou en Amérique latine, les feuilles sont réputées anti-inflammatoires. En Afrique par exemple, on l’utilise surtout dans les brûlures d’estomac et dans les infections pulmonaires. Pendant ce temps, en Australie, on conseille ses feuilles contre les fièvres et les affections digestives.
Dans quelles conditions peut-on cultiver le bois d’arnette ?
Le bois d’arnette se cultive en plein soleil ou à mi-ombre dans un sol bien drainé, peu fertile et frais. Sa culture peut être intéressante dans les jardins de bord de mer puisque les embruns et le vent ne la perturbent pas. C’est un arbre qui résiste aussi à la pollution atmosphérique. La meilleure période pour semer les graines, c’est au printemps, à 18°C. Aussi pouvez-vous faire des boutures semi-ligneuses en été, à 22-25°C, à l’étouffée. Il faudra donc passer à la plantation au printemps.
Après la plantation, l’été qui suit mérite attention et arrosages fréquents. L’arbuste sera par la suite plus autonome et résistant aux périodes de sécheresse. Si vous êtes dans une région froide, il faudra protéger l’arbuste des gelées en l’enveloppant d’un voile d’hivernage ou en le rentrant, s’il est en pot.
Dans un monde où le recours aux solutions naturelles est de plus en plus conseillé, le bois d’arnette a de nombreux attraits. Utile dans de nombreux domaines en médecine traditionnelle, vous pouvez décider d’en planter chez vous en respectant les consignes énoncées plus haut.